mercredi 22 septembre 2010

De l'Ukraine au charbon

Les Ukrainniens les plus agés ont connu une famine, une guerre mondiale, le régime soviétique, son ecroulement, l'indépendance, une révolution et l'explosion d'une centrale nucléaire sur leur sol.

C'est pourtant un pays qui nous charme. Il y coexiste le mode de vie de nos grands parents et le mode de vie moderne avec les nouvelles générations, pour ce que nous y en avons déjà vu.

Vous l'aurez compris, nous sommes passés en Ukraine. Nous avons passé outre les difficultés de communication en Russie pour tenter notre chance en Ukraine, bien nous en a pris. Dès nos premiers jours dans ce pays, nous sommes partis sur la piste du charbon. De la visite d'une mine dans la région de Dombas, au port de Berdiansk, d'ou le charbon prend le large.

monument en souvenir de la bataille de Koursk, sur la route de l'Ukraine

Nous avons quitter Moscou le 16 septembre au petit matin. Nous profitions que le couple qui nous y hébergeait partait par un heureux hasard pour l'Ukraine. Ce fut une journée et demi de route, plus de 800km parcourus. Le soir du 16 nous campions avec nos companions d'un jour du coté Ukrainien de la frontiere. Le lendemain vers midi nous nous lancions deux dans la direction de la région de Dombas. Celle-ci, une des plus pauvre d'Ukraine, abrite une quantitité impressionante de mines de charbon. Nous nous y rendons dans l'optique d'en apprendre un peu plus sur cette filière, de rencontrer les hommes qui vivent le charbon chaque jour.

Nous sommes à bord d'une Skoda, au volant un Russe, direction Donetsk, vitesse : beaucoup trop rapide pour ces routes à trous. Après plus d'une centaine de kilomères s'est amusé qu'il nous arrète, quand nous lui demandons, au milieux de nulle part, enfin pas tout fait. Il nous arrète au pied d'une mine de charbon. Nous avancons d'un pas, presque décidé. Nous nous présentons la barrière bien gardée.

Nous essayons de nous faire comprendre avec nos quelques mots de Russe auprès d'un garde qui ne connait que l'Ukrainien. Celui-ci n'a pas l'air de vouloir faire preuve de beaucoup de patience. Nous sentons venir un premier échec.

Un second garde sort, celui-ci sourit. C'est sans doute la première fois que se présente ici deux personnes écrasés sous de gros sacs, ne parlant pas le russe, expliquant par des gestes, un peu maladroits, qu'ils désirent entrer dans la mine et prendre des photos. Amusé et sans doute content de sortir de sa cabine quelques instants il nous prend sous son aile. Waou !

Nous le suivons, passons devant un second poste de garde, nous nous réjouissons que notre guide se charge d'expliquer ses collègues que ces ''droles de touristes' veulent aller faire un tour l'intérieur pour prendre des photos'', ou quelques choses du genre. Toutefois la situation semblait les amuser aussi.

Si nous ne sommes pas déscendu dans les profondeurs de cette mine, plus de 700 mètres, nous avons pu palper de près les installations à l'extèrieur. Ces visages noires qui remontent des ténébres des veines charbonneuses, ces cables et ces poulies rouillées qui descendent et remontent les hommes et le matériel, les wagons et les poutres pour les charpentiers, ces femmes qui au dehors faconnent autour d'une petite scierie ces poutres qui protégeront les hommes en dessous d'elles.

En France, on peut visiter dans le Nord des anciennes mines, elles rendent bien compte de ce qu'est le travail du charbon. Mais elles sont trompeuses, on pourrait croire que ce travail et que la filière du charbon appartient au passé. Mais le charbon est une énergie encore largement utilisée aujourd'hui et pas seulement en Chine, en Russie, ou comme ici en Ukraine. Dans nos pays occidentaux aussi, nous vous en avons vu, au Danemark et à Helsinki en Finlande. Les réserves de charbon dans le monde sont d'ailleurs bien plus conséquentes que celles de pétrole. Et de la manière dont le monde fonctionne, le charbon n'appartient pour l'heure pas seulement au passè, et c'est sans doute malheureux, le futur sur la voie qui est suivie ici ne ressemblera pas seulement, aux pales de résines blanche qui tournent au vent, ni à ces plaques bleutées qui s'offrent au soleil, mais aussi à ces gueules noires qui visitent les profondeurs et qui construisent des montagnes.

Dans notre mine de Dombas, rien ne rend mieux compte de l'immensite des réseaux sous-terrains, dans lesquels les hommes fourmillent pour arracher au sol l'or noir, que la montagne artificelle qui la borde. Notre guide nous y a accompagné. De là haut nous pouvions observer les nombreuses autres montagnes qui apparaissent à l'horizon.

Nous sommes redescendu plus au Sud et avons gagné les bord de la mer noire. Arrivés à Berdiansk nous avons découvert l'un des points de chute des trains que nous avons pu apercevoir sur la route. Ces trains interminables pour la plupart échouent dans des ports, leur cargaison part vers d'autres horizons. C'est sur ces bords de mer noire ou nous assistons, un peu perplexe, au départ de la roche noire, extraite si loin de chez nous, elle conditione pourtant la stabilité des approvisionnement en énergie, et des réseaux électrique d'un monde, qui est le notre.

Nous avons atteint la Mer Noire. Nous sommes mis septembre, durant le mois qui s'écoulera nous ne feront que la contournée. Nous froletons la Moldavie, Nous traverserons la Roumanie, la Bulgarie. Et vers mi-octobre ce périple débouchera sur Istambul. Nous franchirons la porte du Moyen-Orient, nous aurons alors un mois et demi pour le traverser, du Liban à l'Arabie Saoudite, du pétrole à la géopolitique, il n'y aura qu'un pas.

Pour l'heure nous avons fait route vers la Crimée, région du Sud du pays. Bordée au Sud, à l'Est et à l'Ouest par la mer Noire, la Crimée est la région touristique d'Ukraine avec ses 280 jours d'ensoleillement par an. Et s'est vrai que c'est agréable! La Crimée abrite aussi la ville de Yalta, connu pour la célébre conference de Yalta ou les vainqueurs de la seconde guerre mondiale se divisaient le monde. Mais la région est surtout au centre d'un échéquier géopolitique mélant gaz, approvisionnement de l'Europe et intéret Russe. Sur la route nous voyons par endroit émerger des pipelines, des symboles qui rappellent à nos yeux grands ouverts pourquoi nous sommes sur la route...

Pardon pour cette article un peu long, les connexions internet se font plus rares. Pardon pour les erreurs d'accents, nous nous plions au clavier local.

A bientot!

5 commentaires:

  1. Allez je mets un petit commentaire juste pour continuer à vous encourager dans ce voyage et vous dire qu'en France, y'a toujours des gens qui sont là pour suivre vos aventures !
    Hit the road hobos ! Hit it !

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  2. "Les visages noires qui remontent des ténébres des veines charbonneuses, ces cables...." C'est fort, c'est beau ! Cette phrase m'a pris les tripes ! Vous pourriez écrire Les Misérables TomeII !
    Bravo les champions. Continuez !
    L'auberge d'Ivry

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  3. Merci la jeunesse pour votre soutien, il nous va droit au coeur soyez en sur. On pense a vous.

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  4. Au nooooord, c'était les corooonnnnns
    La terrrrrre, c'était le charbooon
    Le ciellllll, c'était l'horizoooon
    Les hooommes, de mineeuurs de fond .


    Pierre Bachelet lit ton blog, true story.

    Otis

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  5. bonjour les deux vagabonds. Je pense à vous. c'est super. Continuez vos visites, je voyage de façon virtuelle en votre compagnie....Merci pour les émotions partagées. A plus tard.
    Véronique Malo

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