samedi 12 février 2011

Sur la route des biocarburants

Parlons de biofuel.

La filière du biodiesel apporte à la fois des promesses et des inquiétudes et toutes deux sont justifiées. Les biodiesels sont des huiles issuent de l'agriculture. Ils peuvent remplacer partiellement le diesel fossile (petrole) et même faire fonctionner à 100% un moteur à explosion.

C'est donc une ressource intéressante puisqu'elle se renouvelle à chaque cycle de floraison des plantes, c'est à dire en général chaque année. Puis elle s'adapte sans grandes modifications aux infrastructures actuelles (moteurs thermiques...).


Champ de Jatropha a l'ICRISAT


C'est en somme la source d'énergie parfaite que l'on cherchait tous. Enfin c'est de ce que beaucoup ont cru dans les débuts du boom de cette filière. En effet comme beaucoup les biocarburants, avec le bioethanol (alcool) et le biogaz, le biodiesel a du mal à se rendre indépendant de la filière fossile. Il fait souvent appel, à l'agriculture mécanisée intraséquement liées à la filière fossile. Le rendement énergétique ne serait donc pas si bon. Certains parlent de 0,8 litres de pétrole pour obtenir 1 Litres de biocarburant. Toutefois il y a un gain. Notont au passage que le prefixe "bio" indique la provenance de la ressources, c'est a dire la biomasse (carburants obtenu a partir de matière organique, végetale, graines, fleurs, déchets agricoles, mais aussi graisse animale). Ceci n'est pas a confondre avec les produits bio qui revendiquent une certaine forme d'agriculture plus respectueuse de la nature.

Cependant il y a deux autres problèmes sérieux. La filière des biocarburants ou agrocarburants est en concurrence direct avec l'agriculture nourricière. Les productions sont souvent faites sur les mêmes terres. Ceci a pour effet d'engendrer de fortes pressions sur les marchés des denrées alimentaires.

Deuxièmement, le problème c'est la déforestation. La filière est lucrative et les récoltes meilleures sur des terres nouvelles.

Mais tout les biocarburants n'ont pas ces problèmes. Ceux que l'on appelle souvent de la seconde génération utilisent les tiges des plantes, voir le bois, en d'autres termes certains déchets de l'agriculture classique.

Nous nous sommes rendu à l'ICRISAT (International Crops Research Institue for the Semi-Arid Tropics). Le but de notre visite était le Jatropha Curcas Lineanus. Un arbuste prometteur. Cette plante originaire d'Amérique Centrale est connue pour son endurance, sa capacité d'adaptation et de survie sur sols pauvres, sa croissance et sa propagation rapide, la diversité de ses usages, mais ce qui nous intéresse c'est sa haute concentration en huile, 40% dans les graines.




Une telle plante peut pousser sur les terres dévastées et à des endroits ou l'agriculture nourricière n'est pas ou plus possible. C'est donc une plante de première génération mais qui n'a pas les défauts de ses cousines. Cette plante enrichie le sol et produit le précieux biodiesel. Parfait non ? Non.

Le Dr. Suchas P Wani, le coordinateur du projet, nous a affirmé le potentiel de la plante mais aussi que pour le moment l'exploitation économique n'était pas viable. Le prix de la main d'oeuvre équivaudrait au prix de la matière première.

Mais dans la botanique ceci ne signifie pas l'échec. Cela a pris des milliers d'années aux hommes pour sélectionner les plantes agricoles. Regardons simplement les autres plantes de premieres génerations utilisées : betteraves, mais, colza, cotton, tournesol... Autant de plantes dont la sélection a commencé il y a bien longtemps.

Cela ne prendra pas autant de temps dans le cas présent ésperons le. Mais l'important est d'arriver à sélectionner les caractéristiques intéressantes (meilleure concentration en huile dans les fruits, quantité de fruits...). Le Jatropha un tres bon candidat pour l'avenir: restauration des sols, approvisionnement en energie.

Trop peu d'institut travail à sélectionner cette plante. C'est un travail de longue haleine.



Un ouvrier taille le Jatropha pour maximiser les fruits a la prochaine saison.


L'ICRISAT est un Institut internationale financé par une quinzaine de pays dont la France et l'Institut a bien compris que le Jatropha, est un bon candidat à la réabilitation de terrains appauvris. En produisant de l'huile il peut d'ors et déja réduire le cout de la réhabilitation de ces terrains. Ceci, contrairement à d'autres biocarburants est un frein à la déforestation. Dans tout les cas, à l'ICRISAT, on continue de sélectionner et d'avancer vers une plante rentable pour les villages.

L'ICRISAT est spécialisté dans les terrains difficiles. Le Jatropha n'est pas sa seule arme. Il y a aussi le Pongamia qui est un arbre. Pour celui-ci la rentabilité économique est là. Déjà teste sur le terrain, des villages tests en bénéficie . Seulement ici pas question de réutiliser les terres à un autres usages, enfin, pas aussi facilement qu'avec le Jatropha. Mais les avantages sont là. On peut cultiver sur les sols pauvres, pas de concurrence avec les plantations vivrieres. Enfin on se rend moins dépendant de la mécanisation puisque les arbres ne doivent pas être replantés chaque année.

Lorsqu'on demande au Dr. Suchas P Wani "Quel pourrait être le rôle de ces deux plantes par rapport au secteur fossile ?" Il nous répond clairement qu'il ne faut pas s'attendre à une solution miracle. Bien sur cela fonctionne mais on ne pourra produire ici qu'un petit pourcentage de ce que le mastodonte fossile fait à l'heure actuelle.

Mais il ne faut pas croire que ceci est un aveux de faiblesse. Parce que l'avenir est là: un mix énergétique et une consommation bien différente de ce que l'on connait. Parce qu'aucune autre source d'énergie ne nous permettra, comme les energies fossiles aujourd'hui, de gaspiller aussi facilement de l'énergie pour les milliers d'années d'humanité à venir.

2 commentaires:

  1. j'en mettrais bien un jatropha dans le jardin à st pierre !!!
    est-ce possible ?
    robin's mum

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  2. vos commentaires concernant les types de plantes énergétiques sont très intéressants.
    ramenez nous quelques graines...je suis aussi prête a en planter pour alimenter notre chaudière a bois déchiqueté. Bonne idée, je vais essayer d'en commander dans une jardinerie ?..... sais-t-on jamais !....
    Véronique MALO

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