vendredi 1 octobre 2010

Constanta et Bucarest

Vous voulez commencer par quelle ville? Constanta ou Bucarest?
Bucarest? Oui parceque nous sommes arrivés en Roumanie.
Moi je prefère commencer par Constanta, la chronologie il n'y a que cela de vrai.
Donc Constanta... 2ème ville du pays, elle se situe sur les bords de la mer noire et possède un port de première importance pour le transport d'énergie sous forme de gaz, de pétrole, de charbon.

Vousconnaissez déjà notre prédilection pour les zones industrielles, les zones portuaires elles aussi sont des points aimants pour nous. On les aime ces quais boueux, ces dockers casqués, ces grues colorées, ces bateaux rouillés. La chorégraphie parfaitement executée du déchargment du charbon d'un train à un bateau, le ballet des camions, l'atmosphère poussièreuse, la mélancolie des gardes barrières.
Mais il faut vous dire comment nous sommes arrivés à Constanta et pourquoi deux moldaves nous accompagnaient dans les dédales du port. Au diable la chronologie:
Depuis la belle ville d'Odessa nous avons continué vers l'Ouest jusqu'à la frontière... moldave! Et oui il se loge un morceau de Moldavie entre l'Ukraine et la Roumanie, donc deux postes frontières et quatre douanes. Que du fun, surtout à pied.

Comme dirait notre Rousseau national:
"J'avertis le lecteur que ce chapitre doit être lu posément, et que je ne sais pas l'art d'être clair pour qui ne veut pas être attentif."

La douane Ukrainienne est passée sans soucis et l'entrée en Moldavie avec le sourire de la douanière. Mais un kilomètre plus loin, à la frontière Moldavie/Roumanie la douanière moldave nous reproche de ne pas être motorisés, piétion on ne passe pas! A part si... "Do you have money?", nous demande-telle... Quenini!
On repart dans l'autre sens et passons la nuit sur ce bout de terre moldave enclavé. Et finalement ce n'est pas mécontent que nous nous préparons une soupe bien chaude dans la fraicheur tombante, face au Danube.

le Danube vu de Moldavie

en Ukraine comme en Roumanie il y a beaucoup de chiens errants

Le lendemain, sous un ciel couvert nous allions retenter notre chance lorsqu'un moldave proprose de nous faire passer en voiture, nous la saisissons et arrivons à Galati en Roumanie. Nous sautons dans un train alors que les nuages se dévident, petite correspondance de 5h30 au milieu de nul part sous une pluie drue. Nous arrivons à Constanta à 20h30... 12h pour faire 250km... une moyenne d'autostoppeur!! Nous passons la nuit chez une mamie qui loue une chambre où nous rencontrons les deux lycéens moldaves.

nos deux jeunes guides moldaves

La Roumanie est un pays qui a une configuration énergétique un peu particulière. En effet elle possède des ressouces pétrolières et charbonnifères parmis les plus importantes d'Europe. Mais les installations de production d'électricité vieillissantes sont peu efficaces et d'origines thermiques, donc polluantes. Il existe donc un gachis important. Mais l'entrée dans l'Union Européenne en 2007 transforme le pays. Cette année le plus large parc d'éolienne du monde va entrer en construction, pour une capacité de 600MW, soit la moitié d'une centrale nucléaire, autant que la centrale au charbon "propre" que nous verrons en Bulgarie...

Mais dans le port de Constanta, c'est bien au pétrole et au charbon que nous nous intéressons. Car si la Roumanie est un producteur qui compte c'est par d'ici que partent les exportations.
Nous partons donc accompagnés de Sergueï et Dima, nos deux moldaves à travers la ville. Nous débouchons rapidement à l'entrée du port, sous bonne garde. Ce qui aurait du nous mettre la puce à l'oreille...
Quoi qu'il en soit une discussion étonnamment rapide entre nos étudiants moldaves et un des policiers gardant la barrière permet d'entrer dans la zone facilement. A partir de là nous avons eu le loisir durant 3h de parcourir les nombreux terminaux exportant, l'acier, les céréales, le charbon et le pétrole. Nos deux comparses nous ont rendu de grands services afin d'obtenir des différents gardes la permission de filmer et de prendre des photos de cet endroit peu commun!


Réjouit de notre périple nous décidons de rejoindre la gare, nous sommes attendus à Bucarest le soir même. Seulement nous avons parcouru quelques kilomètres pour traverser tous ces terminaux et décidons d'emprunter une autre sortie. La douanière nous explique que ce n'est pas possible.
Les zones portuaires sont des zones internationales, y entrer ou y sortir signifie entrer ou sortir de Roumanie. On ne visite pas si simplement un grand port comme celui-là. Nous revenons sur donc nos pas.


Allons nous finir nos jours à errer au milieu de ces terminaux portuaires, faire de ces chiens errants nos compagnons, regarder partir ces conteneurs, cette ferraille, ce charbon et ce pétrole, en direction, parfois; du pays de notre enfance? Peut être commencerons nous au bout d'un moment à nous familiariser à ces murs gris, à cette poussière de blé sortant par bourasque de ce silo?
Non... il n'en a rien été. Nous avons retrouvé notre gentil garde de la police des frontières qui nous a ouvert la porte.

Nous avons gagné le parvis de la gare. Nous avons dégusté des patisseries du cru, le devoir accompli, plus heureux d'être libre de nos mouvements que le matin même. Bucarest nous attendait, nous aurions pu prendre un train, mais ce fut le bus. Les vagabonds tentent de nouveaux moyens de transport ces derniers temps: le train, le bus... Nous faisons tous les jours de nouvelles expériences. Ce bus nous conduit à Bucarest. Nous y rencontrons Stefan et Mihaela qui nous hébergent et font découvrir la ville mais aussi l'histoire de la Roumanie.

la vue depuis l'appart de couchsurfing au centre de Bucarest

Dès le premier soir Stefan et sa femme nous acceuille dans son appartement du centre ville. On en apprend beaucoup sur les habitudes, l'histoire, l'ancien régime et le dictateur Ceausescu qui s'est fait construire un palace immense et insensé alors que le peuple manquait de tout. Maintenant ce bâtiment abrite le parlement Roumain.

le palais de Ceausescu transformé en parlement après la révolution

Durant la dictature, le régime a installé de nombreux tziganes dans les quartiers bourgeois pour faire "fuir" les riches installés là. Maintenant la ville se développe et le centre ville est partagé entre les rénovations et bars "hype" et à coté les squats ou les maisons de tziganes en ruines. Un contraste vraiment intéressant.
Mais nous restons encore un peu dans cette capitale, nous vous en reparlerons en même temps que de la route vers l'ancienne Constantinople.

Stefan et Arnaud (jamais sans son beauty case)

3 commentaires:

  1. je vous suis, et pense bien a vous. j'apprécie voyager avec vos reportages.
    Une question et une inquiètude ? Il me semble que vous avez maigri......mangez vous suffisament ? et est ce l'activité physique ? Prenez vous le temps de vous reposer un minimun ?..... C'est tata Véro qui se fait un peu de souci.
    Bisous a tous les deux

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  2. prenez soin de vous mes gars!! have a good trip
    la bise
    Marie la rousse

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  3. CONSTANTINOPLE CONS-TAN-TI-NOPLE!!!!!!!

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