lundi 27 décembre 2010

Une technologie solaire pour les pays du Sud

Les routes de l'énergie nous ont fait découvrir leurs secrets les plus inaccéssibles, du terminal de liquéfaction de gaz du grand Nord Norvégien aux mines de charbon d'Ukraine... Mais nous sommes probablement dans la partie du projet la plus ouverte. Du moteur à vapeur, au concentrateur solaire Scheffler dont nous vous parlions dans nos dernières nouvelles, il n'y a pas de secrets ici, tout est « open source », c'est à dire libre de droit, aucun brevet ne peut barrer l'accès à ces technologies. C'est l'énergie libre.
C'est pourquoi nous restons un peu ici. Des solutions qui sont développées, qui peuvent s'échanger et s'adapter, sans aucune barrière, intéressant non ?
Alors nous apprenons ces technologies et nous commençons déjà un projet ambitieux. Eerik Wissenz, Fino-Canadien, est arrivé ici il y a une dizaine de jours. Nous pourrions vous raconter toute l'histoire, mais ce serait assez long. (Vous pouvez retrouver l'anecdote dans la rubrique anecdote à la fin de l'article.)
Eerik mathématicien de formation a quitté le Canada avec un ami il y a 4 ans pour Cuba. Il voulait voir à quoi ressemblait une société sans pétrole."Cuba est considéré comme la premiere société post-petrole a cause de l'embargo" explique-t-il. Mais surtout il avait en poche une idée issue du grand père de son ami, un concentrateur solaire à la géométrie plutôt simple.
Eerik Wissenz
Il avait l'intuition que cette technologie était mathématiquement efficace et voulait la transmettre. Cette quête l'a emmené en France, la Corse puis sur le continent, où il a améliorer la technique. L'année dernière il est parti pour l'Inde où un prototype a été réalisé à Tinytech avec un collecteur de 9 m². Les résultats étant prometteurs, il revient cette année pour réaliser un prototype de 30m². Mais cette année, ce n'est plus la même histoire il a l'ambition avec Mr Desai, humaniste de la branche de Ghandi (Ghandi est originaire de la region, le Gujarat) mais surtout directeur de l'usine, de développer les applications pour que la technologie puisse se répandre. Surtout il entend prouver la rentabilité économique de la technique face aux sources fossiles. Mr Desai developpe que des technologies open source et qui permettent la decentralisation des productions. Il entend se battre pour redonner aux communautés rurales les moyens de subvenir a leurs besoins primaires pour préserver leur indépendance et leur integrité. Comme Eerik aime le dire, le solaire est par essence une energie décentraliser puisqu'elle rayonne partout. Ces deux hommes se sont bien trouvés.
Voilà comment nous nous retrouvons impliquer dans le développement d'un concentrateur solaire à faible coût. Une étape vraiment intéressante pour nous et d'un grand intérêt pour le documentaire.
Voici le réflecteur a nu (sans ses miroirs). 6m de cote, le point focale se situe a 3,5m.
D'après les calculs de Mr Desai, ce concentrateur serait très économique et pourrais être rentable pour les entreprises qui s'en équiperait entre 6 mois et un an. La difference de prix par rapport aux autres technologies solaires s'explique par l'architecture simple de la structure. Les angles d'orientation des miroirs seuls sont importants.
Nous nous sommes rendu dans divers industries de la région pour comprendre les processus, voir ce qui était possible et se rendre compte de la demande.
Voici deux fours a cacahuete dans une petite ville de 100 000 habitants a 40 km de Rajkot. La ville a elle seule compte 1500 de ces fours. (photo de Eerik Wissenz)
Les fabriques de cacahuetes travaillent avec des fours où l'enveloppe de la graine sert de combustible. Ce procédé impose de mélanger les cacahuetes à du sable avant d'être grillées pour permmettre une cuisson pas trop violente et uniforme. Le sable dégrade la qualité du produit et le combustible pourrait être vendu.
(photo de Eerik Wissenz)
Nous avons visité l'industrie textile où des femmes tournes des manivelles toute la journée pour apporter l'énergie aux machines, ou bien les tables chauffantes pour les colorations, allimenter avec le bois des forêts, l'industrie du lait et encore combien de processus industriels ne demandant qu'une source de chaleur?
(photo de Eerik Wissenz)
Les industries sont en grande majorité de petite taille dans la région. Des centaines de milliers voir des millions de fours à charbon, au bois ou au fioul pourraient être remplacés par un concentrateur solaire si seulement cela pouvait être rentable. C'est ce qui pourrait bien arriver ici.
(photo de Eerik Wissenz)
*Rubrique anecdote
Lors de la construction du projet, au cours d'une soirée d'hiver. Nous découvrons en feuilletant un magazine l'entreprise Tinytech dont le modèle nous semble très humain et atypique, en tout cas nous y détectons immédiatement une étape pour les vagabonds. Puis vint le départ et les premiers mois du projet qui défilent. Nous décidons d'écrire un article dans la revue même ou nous avons trouver l'entreprise près d'un an plus tôt pour faire un premier bilan. Puis nous recevons un e-mail très amicale d'une certaine Eva qui nous félicite pour notre projet et nous présente rapidement son association qui travail sur les fours solaires . En parcourant son site internet nous découvrons qu'ils intéragissent avec Tinytech en Inde. Incroyable coincidence, nous lui faisons savoir que nous y serons vers le mois de décembre pour y passer quelques temps. Ce sur quoi elle nous répond avec encore plus de surprise que son mari, Eerik, y sera en même temps pour développer sa technologie de concentrateur solaire.
Timing parfais! Puisque nous devions rester un moment ici, nous pourrons participer à ce beau projet. Eva n'était autre que la rédactrice de l'article qui nous a motivé à venir ici... Le chemin de l'énergie emprunte des voies impénétrables...

PS: pardonnez nous, Robin, notre photographe officiel s'est absenté pour une petite semaine. Certaine sources nous ont confiés qu'il serait en mission spéciale quelque part dans la region. A suivre...

mercredi 15 décembre 2010

Tic tac... voyage dans le temps

Les vagabonds voyagent dans l'espace mais aussi dans le temps, en déterminant le cycle du jour et en explorant les technologies du passé...

Depuis deux semaines que nous travaillons à l'usine six jours sur sept nous pouvons vous expliquer ce que nous y faisons. La première étape est d'enfourcher les montures que Sidharth (petit fils de M Desai) nous a prêté et de s'élancer dans le trafic grouillant pendant 6kilomètres.

Nous allons vous parler des deux projets sur lesquels nous travaillons. Tout d'abord le « solar cooker » ou four solaire in french. Le principe est simple mais brillant, cuisiner grâce au soleil.

Nous avons monté une vingtaine de ces fours avec l'aide de plusieurs collègues.

Comment cela fontionne t il ? Très bonne question merci de l'avoir posée. J'y viens :

Une parabole couverte de feuille d'aluminium (ou de miroirs) reflète les rayons du soleil en un point fixe (focale). Pour que ce point, c'est-à-dire où est placé la casserole, soit toujours au même endroit le réflecteur suit la course du soleil tout au long de la journée.

les pieces détachées de l'horloge

Mais par quel prodige cela tourne t il ? Quelqu'un tourne t il une manivelle toute la journée ?
Bien sur que non ! C'est là que l'idée brille de toute son ingéniosité. Voici le secret :

Tic tac, tic tac, tic tac... ce son vous rappelle t il quelque chose ? Une vieille horloge niché sur une cheminée ou contre un mur, le mouvement hypnotique et soporifique de son balancier. Elle donne le temps et détermine la course des aiguilles.
Il en est de même pour le réflecteur, son mouvement est orchestré par une horloge qui permet un mouvement régulier et automatique du sytème. Il suffit de le remonter chaque soir, comme les poids du balancier de l'horloge de grand mère.

le montage de l'horloge et l'équilibrage du pendule

Très ingénieux et qui ne nécessite aucune installation électronique ou action humaine.

Néanmoins vous connaissez la tendance du soleil selon les saisons à être plus ou moins haut dans le ciel, allant parfois jusqu'à raser l'horizon sans vouloir se coucher comme on l'a vu cet été au dessus du cercle polaire. Si l'effet n'est pas aussi important sous les tropiques, un autre ajustement est nécessaire, pour modifier la forme de la parabole selon les saisons pour optimiser la chaleur produite.

Ce système peut amener à ébullition une casserole d'un litre d'eau en 10 minutes, pour le modele de 2,7m². Mais des modeles plus gros sont possibles, 10m²...

Ce système a été inventé par M. Scheffler que nous allons surement rencontré prochainement.

Nous travaillons également sur quelque chose d'assez original : un moteur à vapeur. Tout de suite on a à l'esprit une vieille locomotive du far west ou les navires du début du XXéme siècle. Pourtant cette technologie quasi oubliée a beaucoup d'intêrets. Il est modulable car il a besoin de vapeur, et celle-ci peut être obtenue de multiples façons. Donc ce moteur peut s'adapter à de nombreuses situations différentes.

le moteur a vapeur en pieces détachées

Si elle a été abandonnée, vers les années 1920 c'est au profit des moteurs à combustion interne, c'est-à-dire les moteurs fonctionnant à l'essence ou au diesel, plus petit (pas de chaudière) et plus rapide à utiliser (démarrage instantanné). Surtout que ces combustibles étaient abondants et peu chers. Maintenant beaucoup remettent en question la suprématie du pétrole, la technologie des moteurs à vapeur pourrait reprendre une place importante. Mais toutes les connaissances dans ce domaine sont à reconquérir. D'ailleurs les vagabonds lisent actuellement la bible des moteurs à vapeur, un ouvrage de 1890.

mécano dans l'effort!

Nous avons monté un moteur à vapeur de 10 chevaux, fonctionnant avec un seul cylindre. Ce genre de moteur est particulièrement utile pour des applications agricoles ou industrielles de petites tailles, soit en nombres la majorité des industries. Pour obtenir la vapeur sous pression (10bars, soit 10 fois la pression atmosphérique) on peut utiliser une chaudière brulant du bois mais une autre solution existe pour produire de la vapeur... le soleil... nous vous en parlerons bientôt car c'est le prochain projet sur lequel nous nous pencherons. C'est un projet très prometteur et inédit...

vendredi 3 décembre 2010

Tinytech, nous nous sedentarisons pour un temps



Depuis 6 mois nous vagabondons de pays en pays, c'est le moment du projet où les vagabonds se sédentarisent, pour un temps. Nous avons choisit la ville de Rajkot en Inde . Ce qui nous a attire ici c'est TINYTECH, une entreprise qui fabrique des fours solaires, des moulins à huile ... Des technologies a l'usage de ceux qui ont peu ou pas accés l'électricité.
On developpe ici beaucoup de projets qui surprennent parfois de simplicite. En meme temps cette region reculee d'Inde trouve ici une ouverture sur le monde plutot incroyable. Meme si la production se compte en centaine de pieces par an, on exporte les produits dans 90 pays. Preuve que ces solutions simples sont applicables sur de nombreux territoires. Il y a aussi des collaborations avec des associations a travers le monde pour developper l'acces libre a l'energie. De nombreux intervenant notamment Europeen passent par ici. Vous verrez cela dans nos prochains articles... En attendant je peux juste vous dire que la route est longue pour venir ici (6 mois, et oui deja...), mais on y rencontre du beau monde!
Vue de la zone depuis le toit de l'usine, notre atelier.
Une des idées de M. Desai, dirigeant de l'enteprise, est d'utiliser l'énergie directement, c'est à dire sans passer par un média comme l'électricité. Cuisiner directement avec le soleil, utiliser l'énergie mécanique des moteurs vapeur directement pour des applications sur place. (ex pomper l'eau des puits, alimenter de petites industries...)
Mr Desai devant une chaudiere a vapeur
Ces inventions sont libres de droit M. Desai nous disait, le premier jour de notre rencontre, « j'encourage les gens à copier mes idées, à les perfectionner ». Et certaines des idees viennent d'ailleurs, de personnes qui appliquent la meme philosophie, simplement pour que ca avance. On participe ici a une veritable collaboration internationale, un peu chaotique, mais on peut verifier que les resultats sont la.

Pose des plaques d'aluminiums
Nous allons chaque jour l'usine comprendre le fonctionnement des machines, apprendre les techniques de montage et mettre en oeuvre ces techniques.
Digesteur de biogaz domestique. Un bidon retourne dans un autre. Les dechets domestiques mis a masserre au fond, le methane est directement brulee dans la gaziniere. La flamme est bleue a la sortie, c'est a dire bonne combustion. nous l'avons vu en action avec nos yeux de vagabonds!

Robin etudie de pres la position des miroirs! ou la photographie?
Ca commence a ressembler a quelquechose... Nous reparlons de ces fours solaires bientot.
L'usine se trouve dans une zone industrielle, en parcourant les « rues » on peut observer tous les métiers et types d'usines : ateliers de soudage, fonderies, quincalierie et machines et tours en tout genre. L'usine se trouve 6km de chez nous, le matin nous grimpons dans un rickshaw et nous réveillons en sautant sur les bosses et le chaos du trafic et le soir nous marchons une heure dans l'effervecence de la nuit tombée. Et quand nous avons de la chance il y a de l'eau pour se laver... on a quelques petits problèmes avec l'électricité aussi, mais tout cela devrait s'arranger bientot.
Voila pour notre quotidien. Nous resterons encore presque 2 mois ici. Il y a plein de chose a apprendre...

Une mere apprend a son enfant comment macher le carton.

mercredi 24 novembre 2010

Hi Kifak Ca va? Bienvenue a Beyrouth


Beyrouth ville cosmopolite nous accueille avec cette formule populaire en trois langues (anglais arabe francais). Mais nous decouvrons aussi Beyrouth, capitale du groupe electrogene.

Nous avons eu 8 jours pour comprendre quels sont les enjeux énergétiques au Liban. Quelle est la situation, quelles sont les priorités ? Au vue de la quantité de groupes electrogènes qui campent au pied de chaque immeuble on comprend vite que la priorité est de répondre à la demande. Les coupures de courant sont courantes ! Il y a en moyenne 16h d'électricité par jour. Avec de grande disparité dans le pays. En effet si il y a 21h d'électricité par jour dans le centre de Beyrouth il n'y en a que 4h dans certains village de montagne.

Naji nous fait decouvrir sa ville.

Notons que les groupes électrogènes paliant aux coupures sont illégals, nous a bien spécifié Pierre Khoury du ministère de l'Energie et de l'eau. La distribution est un monopôle de l'état. Mais la pratique est tolérée étant donné que le service est défaillant. Voici en résumé les enjeux que le secteur de l'énergie a à surmonter avec une situation issue de la dernière guerre avec le voisin du Sud et de la reprise des activités depuis 4 ans et de la hausse de la demande en énergie.
Nous avons débuté nos recherche en rencontrant Rayan, à 22 ans il a travaillé en relation avec le ministère de l'environnement, avec Greenpeace et prépare une thèse sur la gestion des ressources en eau et l'énergie hydraulique.
On apprend que 90% de l'électricité provient de la combustion de produits pétroliers. Le Liban étant dépourvu de ressources pétrolières il en importe des pays voisins. Une situation de dépendance quasi totale. De plus les installations sont vieillissantes et donc peu efficaces. Cette situation est le résultat de plusieurs guerres et d'années de conflits qui ont détruit les infrastructures existantes et ont rongé la capacité du Liban à produire suffisamment d'électricité pour tous.
Nous nous sommes rendu à la centrale de Zouk qui devrait être fermé depuis 2 ans. Une centrale inefficace et polluante mais le Liban déjà en déficit énergétique ne peut se passer de cet apport en énergie.
Livraison de petrole a la centrale de Zouk.
Rayan nous explique qu'un plan énegétique pour les 5 ans à venir à été voté. Il s'agit dans un premier temps de répondre à la demande avec la construction de deux centrales électriques de cogénération fonctionnant au gaz. Puis d'augmenter l'efficacité des systèmes existants et enfin de travailler sur la diminution du gaspillage d'énergie et le développement des énergies renouvellables. Elles présentent l'intêret pour ce pays sans ressources fossiles de garantir un peu d'indépendance. Les chauffes eaux solaires ont un grand potentiel, l'ensoleillement est de 300 jours par an, on en profite d'ailleurs ces jours-ci. L'éolien peut aussi se développer dans les vallées libanaises.
Les intentions sont bonnes dans ce plan énergétique mais c'est les moyens financiers et surtout humains qui manquent pour l'appliquer. De plus l'approvisionnement en gaz des deux nouvelles centrales n'est pas réaliser car les promesses de la Syrie et de l'Egypte de revente de leur gaz ont été revues à la baisse... Il est à esperer dans les années à venir ce plan se met en place dans l'intêret de tous. Et comme nous l'explique Pierre Khoury l'accent a été mit sur l'efficacité énergétique. Pour un pays qui importe l'énergie on comprend qu'il est préférable de réduire sa consommation que d'augmenter les moyens de productions.
Souk de Saida (Sud de Beyrouth)
Nous apprenons beaucoup sur l'histoire tourmentée du Liban... Les conflits avec Israel mais aussi la guerre civile qui dura 14 ans en discutant avec Naji qui nous a hébergé à Beirut et Vrouyr à Adonis. Nous découvrons aussi l'infini variété des plats libanais, nos papilles ne savent plus où donner de la tête!
Nous partageons un narguile avec Vrouyr.
Nous quittons deja le Liban. Comme nous vous l'expliquions dans l'article precedent, nous prenons demain matin un avion pour l'Inde. De nouvelles aventures commencent!

vendredi 19 novembre 2010

Nous ne trouvons plus la route de l'Inde...

Nous vous écrivons bien installé dans un canapé, dans le centre de Beirut, Liban... Comment sommes nous arrivés là ? Depuis la dernière fois... il y a eu beaucoup de péripéties.
Depuis Antalya nous avons continué notre route vers l'Est. Nous nous attendions à avancer facilement sur la route qui longe la côte méditerrannée. Le problème c'est que nous ne sommes pas les seuls à vouloir profiter de cet endroit et les dizaines de kilomètres d'hotels qui longent les plages ne sont pas un terrain propice pour l'autostop. Nous devions avancer, on est alors monté dans une série de bus qui nous ont fait passé les trois jours qui suivirent entre gares routières et position « genoux dans le dossier » dans les bus.

Valée près de Gazientep

Ce petit manège nous a conduit à Gaziantep. Ici nous sommes à 60 kilomètres de la frontière Syrienne, pays que nous voulions traversés pour nous rendre au Liban. Il n'en a rien été, visa refusé !
Désappointement... Découragement... Impuissance...


Ne voir aucun message particulier dans ce cliché !

Notre passage par l'Arabie Saoudite était déjà compromis pour les mêmes raisons. Pour rejoindre l'Inde il y a aussi a possibilité de passer par l'Iran et le Pakistan. Le Pakistan ne délivre pas de visa non plus.
Déjà, dans le bus de notre retour de la frontière Syrienne, nous faisons connaissance de Bulent et notre bonne étoile reprend le dessus. Nous expérimentons une nouvelle fois l'hospitalitée Turque.

La route pour l'Inde semble ne plus exister par la voie terrestre. Nous avions déjà du à contre coeur nous rabattre sur l'avion pour gagner l'Inde à partir de Beirut. Le refus que nous avons essuyé à la frontière Syrienne mettait une nouvelle fois à plat nos plans. De plus la voie maritime pour rejoindre le Liban est bloquée du fait des tensions autour de la bande de Gaza. Il n'y a pas de solution. Nous devions prendre l'avion à partir de la Turquie pour rejoindre l'Inde, ce qui n'est en rien un gain de temps pour le projet. La région du Moyen Orient joue un rôle important dans le monde de l'énergie.
C'est donc ainsi, le Moyen Orient nous est interdit. Quel dommage. Néanmoins puisque le vol entre la Turquie et l'Inde survol le Moyen Orient nous avons décidé de faire escale au Liban. Un pays acceuillant et une situation qui en dit long sur ce que représente l'énergie.

Voilà comment nous nous retrouvons à Beirut ce soir. Voilà comment notre bilan carbone en prend un sacré coup. Après 5 mois de transports doux, le projet se trouve confronté à la réalité du terrain.




Place des martyrs, en mémoire de la guerre civile, Beyrouth
Beyrouth

mercredi 10 novembre 2010

Géothermie à la mode, energy underground!


Après un weekend dans la ville côtière d’Izmir nous prenons la route pour l’intérieur des terres pour visiter la centrale géothermique de Salavatlı et ses deux unités Dora 1 et Dora 2, respectivement d’une puissance de 7,5 et 10MW. Les avantages de cette source énergétique sont multiples, tout d’abord c’est une source renouvelable, pas d’intermittence (en comparaison aux éoliennes par exemple) et assez simple à exploiter.

Dora 1

Dans la région autour de la ville d’Aydin le sous-sol possède de nombreux réservoirs d’eau chaude. L’eau dans le sous sol exploitée à 800 mètres de profondeur est de 210°C. Selon les forages, la tempétrature et les débits peuvent variés de sortes qu’on ne peut déterminer qu’après avoir foré la puissance de la centrale qui sera construire.

forage en cours

Mais avant de nous rendre dans la centrale elle-même, Niyazi Aksoy, nous emène sur un lieu de forage justement. C’était le 30eme puit de prospection pour la construction d’une nouvelle centrale. Plusieurs sont percés, le plus efficace sera choisi. La Turquie a voté il y a trois ans une nouvelle loi rendant plus facile les investissement et l’acquisition de licence pour l’exploitation de la ressource géothermique.

puit non utilise

Comment passe t on de la chaleur à l’électricité ? Dans cette centrale dites binaire (Dora1 et Dora2) le fonctionnement se rapproche de celui d’un réfrigérateur. Elle fonctionne en circuit fermé, il n’y a donc pas de rejet de vapeur dans l’environnement. L’eau chaude du sous-sol sert à réchauffer le fluide qui passe donc à l’état gazeux, ce gaz passe dans une turbine, faisant tourner un axe relié à un générateur qui lui produit l’électricité qui est envoyée au réseau. Une fois passé dans la turbine le fluide passe à travers un compresseur et les tours de refroidissement et redeviens liquide. L’eau une fois utilisée est réinjectée dans le sous-sol. Le cycle est ainsi fait.

refroidissement par air

Il existe d’autres types de centrale dites en circuit ouvert où la vapeur d’eau du sous-sol est utilisée directement dans les turbines. On les reconnait bien, contrairement à celles fonctionnant en cycle fermé, un panache de vapeur d’eau s’y échappe.

Nous avons vu en France à Soultz sous forêts une centrale géothermique mais d’un autre genre qui présentait des risques au niveau sismique du aux fortes pressions mise en jeu pour faire circuler l’eau. Ici les réservoirs existent déjà, il n’y a donc pas besoin d’injecter de l’eau à forte pression.

Le seul regret : cette source est malheureusement disponible qu’à quelques endroits spécifiques… Pour la Turquie le potentiel de la géothermie est de 1,5GW pour l’électricité (plus d’une centrale nucléaire) et un potentiel plus important en thermique (chaleur pour chauffer les maisons) mais le climat est clément par ici et donc cette source de chaleur n’est pas très utilisée ici. Néanmoins nous étions à Izmir auparavant, la-bas un réseau de chaleur urbain alimente 25 000 habitations en chaleur venue du sol et puis des serres agricoles utilisent aussi cette source.
Après avoir vu chaque recoin de la centrale nous nous sommes remis en route vers le sud est. Nous sommes maintenant à Antalya sur le bord de la méditérannée et allons longer la côte vers l’est jusqu’à notre prochaine étape. On comprend pourquoi l’énergie thermique n’est pas nécessaire, mi-novembre à 8h du matin la température était de 20°C !

Nous commençons une longue traversée de la Turquie, d’Ouest en Est, près de 1500 kilomètres. Cette route devrait nous amener au barrage d’Ataturk, un personnage historique important ici. Nous longerons la côte méditerranéenne et avec l’aperçu que nous en avons ici à Antalya, à votre place, j’attendrais impatiemment les photos de notre prochain article !

village proche de la centrale ou se deroule aussi des combats de chameaux!

Naci et Semra qui nous ont accueillis a Izmir

Toujours autant de belles rencontres sur la route et que de tchai offert!